Histoire

 

  • Photos M. Bernard METTAVANT
  • Photos cartespostalesdelorraine.fr

 

  • 1106 , le village de Thillot portait le nom de Thail. Modeste hameau sans église, il dépendait alternativement de St Maurice et d’Hannonville.
  • 1389, les habitants de Thilloy se placent sous la protection du Duc de Bar “mettant aux champs bêtes trayantes”. Ils doivent annuellement payer “deux franchars d’avoine, mesure de Gorze au prévôt ou receveur de Lachaussée. Celui “qui ne mettra beste, paiera six deniers messins, au terme de St Martin”.
  • 1467, le 19ème abbé de l’Etanche, Michel Lambauld achète la moitié d’un “gagnage” situé à Thillot qu’il revendit à l’Abbaye de St Benoît.
  • 1550 Gérard de Paffenhove est seigneur de Thillot jusqu’en 1626, Jean Latrompette, 30ème abbé de l’Etanche obtient le gagnage et le jardin du village puis la moitié de la dime de vin.
  •  1679, Thillot fait bâtir une chapelle, érigée plus tard en église.
  • 1777, le “roi de France, Lorraine et Bar” accorde aux habitants de Thillot “la permission de planter fèves et légumes dans les places vides de leurs vignes”.
  • 1854, une épidémie de choléra décime le village. Afin de permettre l’évacuation des eaux stagnantes, la création de caniveaux est mise en place.
    Longtemps les habitants de Thillot (le nom viendrait du “teillage du chanvre”) ont cultivé chanvre et lin, abandonnés à la fin du 19ème siècle au profit de la vigne dont le raisin était parfois acheté par des champenois.
  • 1914-1918, des soldats allemands construisent des chalets sur la colline et à la grande surprise des Thillotins qui ne possédaient pas ces avantages, y installent l’eau et l’électricité.
    L’église Saint Abdon, refaite en 1888, fut fort endommagée pendant la première guerre mondiale. Restaurée, elle fut à nouveau bénie en 1930.
  • Jusqu’en 1973, date du remembrement, on pouvait voir une statue de la Vierge Marie, appelée “Vierge aux Raisins”. Chaque année, elle faisait l’objet d’une procession lors des fêtes de l’assomption et du Saint Rosaire. Aujourd’hui, elle se trouve à l’entrée du cimetière.

Merci à Mme Jeannine PREUD’HOMME pour la rédaction de cet article

 

La vierge aux raisins et son histoire”

“La rénovation de la vierge aux raisins a fait remonter son histoire. On en parle et on retrouve photos anciennes et articles de journaux. En 2004, Annette Hazard-An ani av it retracé son passé, notamment lors de sa rénovation par le sculpteur Serge Arrigossi, doté d’une longue expérience aux Monuments historiques. Il avait remplacé sa main disparue et avait sculpté une grappe de raisins dans la paume. D’ailleurs, certains disent qu’au départ, c’était une pomme qu’elle tenait “Ah ! non, je ne pense pas, dit Denis Mellinger. Ce devait être le monde qu’elle tenait en main, comme nombre de statues à l’époque.”

Une tonnelle de chasselas blanc

A la fin du XIXe, la statue trônait dans l’église en face de St Nicolas, aujourd’hui placé en extérieur de l’église. L’abbé Ponsardin, curé de la paroisse de 1864 à 1869, eut l’idée de la transplanter en pleine campagne, au milieu du vignoble, sur un terrain communal s’ajoutant au jardin de la cure. L’abbé a planté une treille de chasselas blanc qu’il a taillé en tonnelle au dessus de la Vierge à la main gauche tendue, mais vide alors paraît-il … La vigne produisant toujours plus, la Vierge se fit appeler alors “Vierge aux raisins”. Deux processions, celle de l’Assomption et celle du Saint Rosaire l’ont honorée chaque année, sans compter les offrandes de fleurs déposées à ses pieds par des familles de vignerons. La guerre de 14-18 passant par là, la tête de la Vierge, un peu amochée et sa main gauche abîmée, se sont détachées. Elles ont été replacées à la va-vite. Le phylloxera a alors décimé les vignes, même la treille en tonnelle du curé. Le culte de la Vierge aux Raisins est tombé en désuétude et lors du remembrement de 1973, la statue fut rapatriée près du cimetière” 

Article paru dans l’Est Républicain du 10 mars 2021